Par Valérie Gautier Noël approche et avec lui toute une série de préparatifs dans les foyers et… à l’école ! …
Noël à l’école ? “On s’adapte en fonction des enfants”
05 Wednesday Dec 2012
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05 Wednesday Dec 2012
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03 Monday Dec 2012
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Par Carole Suhas Carole Bohanne est une militante de l’association Droit au Logement (DAL) de Rennes. Mardi dernier, les …
03 Monday Dec 2012
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inpar Valérie Gautier
La réforme de l’école, au cœur du programme de François Hollande ne se décline pas qu’en termes de rythme scolaire et de débat sur le nombre d’enseignants. La violence fait partie intégrante de la vie des établissements et a enfin sa propre commission ministérielle.
Eric Debarbieux, délégué ministériel chargé de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire est lucide : “Nous aimerions tous considérer l’école comme un havre de paix pour nos enfants, mais dans une société violente les établissements scolaires ne sont pas épargnés.”
La dernière enquête de l’Unicef montre que 90% des élèves se disent heureux à l’école. Un chiffre considéré comme “bon” mais qui laisse 1 enfant sur 10 sur le carreau. Un enfant qui, comme l’explique le délégué ministériel, aura bien plus de risques d’être au chômage vingt ans plus tard et qui gardera parfois à vie, les séquelles de ce qu’on appelle une “petite violence” à l’école.
Le gouvernement de François Hollande a décidé de prendre le problème à bras-le-corps en propulsant un homme de terrain à la tête d’une commission chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. Eric Debarbieux, ancien instituteur spécialisé, a choisi de consacrer sa carrière à l’étude de cette problématique et considère la création de la commission comme “une consécration“, non pas personnelle mais au regard de la cause qu’il défend. Il se détache néanmoins de toute appartenance à un parti : “On peut faire de ce sujet autre chose qu’une bataille idéologique, les victimes ne sont ni de gauche ni de droite.”
Changer le regard sur la violence scolaire
La commission s’attache à mettre en lumière une violence différente des faits médiatisés. Elle recentre le débat sur la “petite violence“, souvent verbale qui, à force de cumul, a des effets désastreux : décrochage scolaire, risque de suicide, etc.
Le problème est aussi du côté des harceleurs qui en général sont des enfants eux-mêmes victimes, notamment dans la sphère familiale. Des élèves pour qui le risque de chômage à l’âge adulte est là encore plus important.
L’un des objectifs les plus compliqués pour l’équipe d’Eric Debarbieux sera de faire la part belle à une perception bien française de la violence à l’école, considérée comme une “intrusion” venue des quartiers défavorisés. Eric Debarbieux parle lui d’un problème interne aux établissements scolaires, qui ne se règlera qu’avec une formation beaucoup plus pédagogique du corps enseignant et en ce concentrant sur le “climat scolaire“. Ce dernier point est pour le délégué la clé afin d’endiguer la violence, bien plus que les efforts de prévention qu’il juge inefficaces : “La cohésion générale, le rôle du chef d’établissement doivent être davantage considérés. Il faut un accord de l’équipe. Un beau programme sans cohésion ne vaut rien.”
L’intérêt manifestés par les députés lors de l’audition d’Eric Debarbieux au Palais Bourbon le 10 octobre prouve que le problème passionne et suscite une réflexion de fond. Le délégué a appelé son auditoire à penser sur le long terme tout en prenant l’exemple de l’Angleterre et de la Finlande qui ont mis vingt ans à diminuer la violence à l’école. Patience donc, “tout arrive à point à qui sait attendre“.
03 Monday Dec 2012
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inpar Valérie Gautier
Sur une vitrine un écriteau “pas de vente au détail”. L’affiche, slogan des grossistes de vêtements, se répète inlassablement sur les vitrines du quartier. Nous sommes rue Saint Foy, au cœur du sentier, un lieu de passage incontournable des commerçants locaux. Dans un ballet enivrant, livreurs indiens, vendeurs et acheteurs s’activent, faisant résonner le pavé sur les murs de la ruelle escarpée. Cet après-midi, le soleil reste niché derrière les immeubles, rendant l’air frais et l’atmosphère sinistre.
Alors que chacun file droit vers ses obligations, Gina ne bouge pas. Elle représente peut-être, avec ses collègues, la seule “vente au détail” du sentier. Appuyée contre un mur, elle exhibe sa poitrine à qui veut bien la voir. Au dessus d’elle une enseigne “Miss Bonbon“, ce qui lui va plutôt bien. Elle porte un haut rose, un gilet blanc à froufrous et des paillettes qui la font ressembler à une sucrerie. Gina a le visage doux et le regard rieur, ses cheveux sont tressés jusqu’aux fesses et une myriade de barrettes peuple sa coiffure blanche, grossièrement camouflée par une teinture blonde.
La prostituée passe le temps. Les yeux rivés sur les passants de la rue Saint-Denis elle se balance lentement, comme pour rythmer son attente.
Elle lâche des “salut” à tout bout de champ aux travailleurs du quartier qui lui répondent sans se faire prier. Parfois l’un d’eux s’arrête pour échanger quelques mots. C’est le tour d’un grand brun, Gina énervée lui raconte une virée dans un commissariat qu’elle a vécue il y a peu et disserte sur sa place ici. “On ne fait chier personne.” L’homme confirme “Bien sûr, et puis tu ne vas pas te mettre au milieu du boulevard“. “Non ! On a du respect“. Si Gina est acceptée dans le quartier, ça n’est pas l’opinion de la police qui lui rend de plus en plus visite.
L’entrevue terminée, Gina rejoint ses collègues quelques mètres plus loin tout en soupirant “On se fait chier !“. Rire général. Chacune y va de ses remarques, se plaint du peu de visites. Lassées mais pas découragées, les femmes échangent blagues et banalités sur leurs dernières trouvailles vestimentaires.
La récréation est de courte durée, chacune retourne à son poste et Gina se balance, encore et encore.
Un livreur vient casser l’ennui et distribue aux filles un catalogue Castorama. Silence dans les rangs pour un moment de lecture générale. Les visages sont crispés et concentrés, comme à la découverte d’un livre sacré. Soudain cri de joie “J’en ai une ! 50 cm ! Je crois que je vais la prendre“. Gina a repéré la cuisinière de ses rêves. Après avoir affiché fièrement sa trouvaille, elle retourne “tenir” son mur. Ouf ! La journée n’est donc pas perdue.
03 Monday Dec 2012
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inPar Marine Jacques
Notre-Dame-des-Landes. Les anti-aéroport ne se laisseront pas déloger.
Ce n’est pas la première fois que Michel Tarin s’oppose aux forces de l’ordre. Cet exploitant laitier à la retraite brandissait déjà le poing en 1968 pour défendre les droits des paysans. Aujourd’hui, il proteste sans relâche contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes que beaucoup appellent « le nouveau Larzac ». Menacé d’expropriation, Michel Tarin n’entend pas abandonner ses terres aux mains du concessionnaire Vinci, chargé de la construction de l’aéroport.
Depuis combien de temps vivez-vous à Notre-Dame-des-Landes ?
Depuis toujours. Ma mère m’a donné naissance dans la ferme où je vis actuellement. Je suis né en 1938, alors ces terres, c’est toute ma vie. J’en ai hérité, je les ai cultivées, j’aimerais pouvoir continuer à y vivre. Je pense aussi à la génération future. Je souhaiterais qu’un jour, un jeune puisse les reprendre. Bien que je sois titulaire d’un acte de propriété, je ne me considère pas comme un propriétaire mais comme un passeur de terres.
Où en est la procédure d’expropriation ?
Plusieurs d’entre nous, moi y compris, avons reçu l’ordonnance d’expropriation le 9 février dernier. Malheureusement on s’y attendait. Par contre, on a été surpris d’apprendre qu’il fallait quitter les terres avant le 31 décembre 2012. Je n’ai pas l’intention de céder, alors je squatterai mes propres terres comme les zadistes.
Qui sont les zadistes ?
On les appelle aussi les squatteurs. Leur méthode est de venir habiter sur les terres où l’aéroport doit être construit. Cette zone, on l’appelle la ZAD (Zone à défendre). Les médias ont tendance à les qualifier d’anarchistes. Ils ne sont pas plus anarchistes que moi. Ils combattent juste pour une cause légitime. Ensemble, nous construisons actuellement des logements provisoires en bois sur le secteur de Notre-Dame-des-Landes. La police tente d’expulser les zadistes en faisant parfois usage de flash balls et de bombes lacrymogènes. Lors des confrontations, il y a une grande violence humaine, c’est très choquant.
Jusqu’où portent vos revendications ?
En mai dernier, grâce à la grève de la faim que nous avons menée pendant plus d’un mois, nous avons obtenu un accord politique. L’Etat a affirmé que nous ne serons pas expulsés tant que tous les recours juridiques ne seront pas étudiés. Nous avons saisi toutes les juridictions et déposé de nombreux recours notamment au Conseil d’Etat. L’un d’eux est adressé au premier ministre Jean-Marc Ayrault. Ce dernier a toujours soutenu le projet d’aéroport. Il l’a même déclaré d’utilité publique en 2008, lorsqu’il était encore maire de Nantes. Aujourd’hui, on lui demande d’abroger ce décret. On a également déposé un recours contre la France à la Commission européenne pour dénoncer le silence du gouvernement.
Comment vous mobiliserez-vous dans les prochains jours ?
On va continuer à se rassembler pour occuper les terres et éviter les expulsions. En ce moment, l’Etat essaye d’obtenir une ordonnance de destruction pour éradiquer les squatteurs. Nous devrions être fixés mardi 4 décembre. Une chose est sûre, on ne laissera pas les forces de l’ordre nous déloger. Les opposants se tiennent prêts à protester. Le week-end du 15 et 16 décembre, tous les collectifs de soutien aux opposants se réuniront à Notre-Dame-des-Landes. On en compte aujourd’hui 118 à travers toute la France. Nos revendications prennent une tournure nationale, c’est réconfortant. Lors de ce rassemblement, nous nous prononcerons pour les mois à venir. Dans l’immédiat, ce qu’on demande, c’est le retrait des forces de l’ordre. On ne lâchera rien !
03 Monday Dec 2012
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inPar Xavière Laffont
Florence, mère de famille de 42 ans, cohabite avec une autre famille depuis 2 ans
Face à la difficulté de se loger, certains ont décidé de se regrouper pour assumer plus facilement les charges liées à la location. Après les étudiants, c’est au tour des familles de découvrir les joies de la colocation. Florence a choisi cette option, elle nous livre les atouts et les inconvénients.
Pourquoi on choisit la colocation familiale et combien êtes-vous dans cet appartement ?
Florence : Nous cohabitons à 8 dans un appartement de 220 m2 du 9e arrondissement de Paris. Il y a quatre chambres. Mon mari et moi en avons une, notre couple d’amis ont
la leur aussi et nos quatre enfants respectifs se partagent deux chambres. Les deux petits ensemble et les deux ados dans une autre. Nous avons choisi ce système il y a deux ans pour une raison simple : l’argent. Les loyers ont beaucoup trop augmenté à Paris et nous ne pouvions plus payer. Alors un jour à un dîner avec nos amis, nous avons émis cette idée qui peut paraître saugrenue au premier abord. Etant dans le même cas que nous, Fabrice et Anne (NDLR : le couple d’amis) ont tout de suite adhéré au projet. Nous n’avions pas envie de changer de quartier, et surtout nous avons pensé aux enfants. Les écoles sont bien, là où nous sommes. Avec cette « colocation familiale », nous partageons le loyer, les charges et les dépenses. C’est vraiment une bonne solution. Nous avons trouvé cet appartement assez vite et puis avec quatre salaires, le propriétaire a tout de suite accepté notre dossier.
Comment ça s’est passé le premier jour ?
Le premier jour, ça a été assez drôle, on avait un peu l’impression d’être en vacances, de partager la maison d’été. Ce n’était pas vraiment réel. C’est au bout d’un mois qu’on a réellement pris conscience que nous étions en colocation à 40 ans. Au début, on a eu un peu de mal à mettre en place une organisation et finalement ça s’est fait tout seul. Chaque semaine, on alterne pour les courses comme de vrais adolescents. On a de la chance car nous avons à peu près les mêmes goûts culinaires et pour les enfants Nutella et spaghettis sont des mots universels.
Des disputes pour la déco ?
Bonne question ! Je vous avoue qu’au départ j’ai eu un peu peur, c’est un sujet qui me tient à cœur. Heureusement pour moi, Anne est plutôt du style à ne pas trop se préoccuper de ce genre de choses. Pour elle, tant qu’il y a des livres, tout va bien. Alors j’ai pris en charge la déco de l’appartement, en demandant à chacune de mes initiatives l’aval de mes « colocs ». Et le résultat est plutôt pas mal. Finalement, ça nous représente bien tous les quatre. Mathias, mon mari, trouve même cette maison plus agréable que l’ancienne. A croire que nos goûts respectifs se mélangent bien.
Pour le ménage, qui s’y colle?
Justement, vous venez de mettre le doigt sur l’un des atouts les plus sympas de ce système. La possibilité, enfin, d’avoir une femme de ménage. Le fait de partager tous les frais nous a permis d’avoir plus d’argent pour les loisirs et les aides à domicile, du type femme de ménage et baby-sitters. Il faut savoir que le prix de ces services n’est pas doublé parce qu’on est deux familles. Donc tout bénef de ce côté là. La colocation, ça nous gagne et on y gagne !
Du côté de l’intimité, comment ça se passe, un couple a forcement besoin de se retrouver de temps à autre sans enfants ni colocataires ?
Toutes les bonnes choses ont forcément des inconvénients. En voilà un qui n’en est plus vraiment. Il faut juste s’organiser, oui c’est peut-être moins romantique quand on doit prévoir à l’avance une soirée avec son mari mais bon, nous sommes des adultes et donc compréhensifs de ce côté-là. Lorsqu’un des couples a envie d’un moment tranquille, il prévient l’autre qui sort avec les enfants. Cela n’arrive pas tous les jours. Et puis nous avons nos chambres à nous qui sont à l’opposé l’une de l’autre. C’est d’ailleurs le même principe quand nous voulons avoir l’appartement pour des dîners avec des amis. Nous sommes amis mais parfois on a envie de recevoir sans être tout le temps tous les quatre. C’est pareil, tout est question d’organisation. Oui, il n’y a plus beaucoup de place pour l’imprévu dans nos vies mais nous sommes mieux ainsi avec moins de soucis.
La « coloc en famille » pour des ados, c’est pas trop dur ?
Ca a été le plus gros hic. Daphnée, ma fille de 14 ans a, au départ, littéralement hurlé à l’idée de partager sa chambre avec Thibault, le fils de nos amis qui a 16 ans. C’était impensable pour elle. Ce que je peux comprendre. Mais c’est en même temps son ami d’enfance. Ils s’entendent très bien heureusement pour nous. Alors ce n’est pas la joie tous les jours, je ne vais pas vous mentir mais ils se sont habitués. Et l’idée d’avoir une augmentation d’argent de poche grâce à ça a beaucoup aidé à décoincer la situation. On leur a mis un paravent pour qu’ils aient un peu le sentiment d’avoir chacun leur endroit. Et puis ensuite ce sera à eux de trouver leur colocation entre amis, donc on ne se fait pas de soucis.