Thomas Blond

L’acupuncture a connu une évolution en France depuis son apparition dans les années 20. Malgré un début de reconnaissance par la médecine conventionnelle, elle est pendant longtemps restée sceptique sur cette pratique. Yves Bereyt, acupuncteur dans le IXe arrondissement de Paris, a pu constater l’évolution de cette branche de la médecine traditionnelle chinoise en France.

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L’acupuncture stabilise les déséquilibres en travaillant sur l’énergie de l’individu. © Thomas Blond

L’acupuncture est une médecine vieille de 5000 ans. Très bien inscrite dans les mœurs en Chine, elle est apparue en France dans les années 20 avant de réellement exploser à la fin du siècle dernier. Mais la médecine conventionnelle émet quelques doutes sur le sérieux de l’acupuncture et des médecines alternatives en général : les résultats ne seraient pas vérifiables. L’approche que chacune des deux branches a envers ses patients peut aussi expliquer cette prise de distance de la médecine conventionnelle. Yves Beyret, formé à l’Institut de médecine traditionnelle chinoise (IMTC), a choisi cette voie « par rapport à un intérêt personnel pour l’approche holistique de l’acupuncture, qui considère l’individu dans sa globalité. Ce qui m’intéresse, c’est d’apporter des réponses aux problèmes qu’ont les gens. »

Une formation sérieuse

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Yves Beyret souhaite une reconnaissance de l’acupuncture, au même titre que l’ostéopathie. © Thomas Blond

« L’acupuncture soigne tout, selon le médecin. Elle stabilise les déséquilibres en travaillant essentiellement sur l’énergie de l’individu ». Certains des patients viennent voir Yves Beyret car « ils connaissent déjà l’acupuncture ». Pour d’autres, la médecine conventionnelle n’a pas su donner de réponses face à certains maux ou déséquilibres. Pourtant, cette même médecine n’a pas hésité à critiquer un manque de sérieux envers l’acupuncture. Des accusations difficiles à comprendre pour Yves Bereyt : « Notre formation est sérieuse, les gens nous font confiance. On connaît, comme en médecine conventionnelle, des réussites mais aussi des échecs. Comme dans tous les domaines, il y a des charlatans ! »

Les résultats sont là

Malgré tout, la reconnaissance du métier a commencé à évoluer. Cette branche de la médecine chinoise a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco en 2010. Depuis le début du mois de mars 2013, l’acupuncture, l’ostéopathie, l’hypnose et le Taï-chi ont reçu l’agrément de l’Académie de médecine pour faire leur entrée à l’hôpital. Selon elle, seules ces sciences peuvent être « considérées avec sérieux. » Pour Yves Beyret, la logique est respectée : « Les résultats que nous avons sont bons et prouvent que nous ne sommes pas à prendre à la légère. » Un petit clin d’œil aux critiques émanant de la médecine conventionnelle : « Ils feraient bien de regarder ce que nous sommes capables de faire. »

Reste que l’acupuncture n’est pas reconnue, au contraire justement, de l’ostéopathie (depuis 2005). « Le fait qu’elle rentre à l’hôpital ne veut pas dire que cela va changer. Il faut que la médecine chinoise soit reconnue avec des règles, des cadres et des diplômes », explique l’acupuncteur. En Chine, les deux médecines cohabitent très bien ensemble. « Elles y sont complémentaires, précise Yves Bereyt, et il n’y a pas de raison qu’une se substitue à l’autre puisqu’elles doivent être considérées comme étant sur le même piédestal ». En France, selon lui, « il n’ y a pas de raison que cela ne puisse pas se passer de la même façon ».